12 août 2019
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Quatre chrétiens comparaissaient devant la Justice iranienne le 28 juillet dernier. Soudain, le juge a révélé les vraies raisons de leur inculpation.
Le 28 juillet, quatre chrétiens iraniens d'arrière-plan musulman ont comparu devant le tribunal.
Officiellement, ils sont accusés d'« atteinte à la sécurité de l'État » et « promotion du sionisme ».
Soudain, le juge déclare que « la Bible avait été fabriquée de toutes pièces » et qu'ils sont des « apostats », révélant le vrai motif d'accusation : leur conversion au christianisme.
Tous les quatre sont membres d'une même assemblée en Iran et leur pasteur, Youcef Nadarkhani, a été condamné en juillet 2017 à 10 ans de prison. Ils avaient été arrêtés lors d'une série de raids dans la ville de Rasht, au Nord du pays, en janvier et février,
Au cours d'une audience qui a eu lieu quatre jours plus tôt, cinq autres membres de la même église, dont le pasteur Andolreza Ali Haghnejad, ont été renvoyés en prison après avoir refusé de remplacer leur avocat par un avocat nommé par la Cour.
Les apostats ne bénéficient d'aucune protection juridique en Iran
Les chrétiens d'Iran sont considérés comme une « influence occidentale » et « une menace pour l'identité islamique du pays », et le gouvernement tente d'empêcher l'Église de se développer. En conséquence, les chrétiens n'ont pas le droit de parler de leur foi avec les non-chrétiens.
Les chrétiens d'arrière-plan musulmans n'ont pas le droit de se rendre dans les églises officielles, ce qui oblige beaucoup d'entre eux à fréquenter des églises informelles « souterraines ». Ils sont particulièrement vulnérables car ils sont considérés comme apostats et ne bénéficient d'aucune protection juridique dans le droit iranien.
Le Courage des pasteurs est exemplaire : "voir la video"
Sources : MEC et CSW / Portesouvertes.fr
Complément d'information
Alors que l'Iran a fêté le 40e anniversaire de la Révolution islamique, un document montre les abus dont sont victimes les chrétiens dans ce pays. Il y est clairement établi que la communauté chrétienne iranienne et d'autres minorités religieuses ont continué à subir de multiples violations de leurs droits à la liberté de religion ou de conviction en 2018.
Ebrahim Firouzi, Victor Bet Tamraz, Youcef Nadarkhani... À de multiples reprises, ces chrétiens ont été arrêtés ou emprisonnés pour évangélisation, pour leur engagement dans des églises de maison dites «illégales» ou encore pour avoir agi contre la «sécurité nationale».
En 2018, une vague d'arrestations particulièrement violentes a déferlé sur la communauté chrétienne iranienne. Même si la foi des chrétiens ne défaille pas, une question revient parmi la communauté:
«Comment la lecture de la Bible peut-elle porter atteinte à la sécurité nationale?»
Le gouvernement cache bon nombre d'arrestations
Le nombre de chrétiens arrêtés puis incarcérés n'est pas connu, car toutes les affaires judiciaires ne sont pas rendues publiques. La plupart du temps, ils encourent des peines de prison allant de 5 à 10 ans pour des faits inventés, infondés. Certains sont relâchés sous caution. Les arrestations concernent surtout des nouveaux convertis d'arrière-plan musulman.
- Ebrahim Firouzi est emprisonné depuis 2013 pour «promotion du sionisme chrétien», et pour «tentative de lancement d'un site web chrétien, de contact avec des étrangers suspects et de services religieux en ligne». Il devait être libéré en 2015 mais son jugement a été revu à la hausse avec de nouvelles accusations d'«agissements contre la sécurité nationale, de rassemblement et de conspiration».
- Le pasteur Victor Bet Tamraz de l’église pentecôtiste assyrienne de Téhéran et deux autres chrétiens ont été arrêtés en 2014. Actuellement en liberté sous caution, ils attendent l'issue de leur affaire. Amnesty International avait lancé un appel au gouvernement pour leur libération, et pour «mettre fin au harcèlement, aux arrestations et détentions arbitraires et à l'emprisonnement des chrétiens en Iran».
- Avant les fêtes de fin d'année 2018, 114 chrétiens ont été arrêtés en une semaine.
Leur foi est considérée comme une attaque contre l'islam
Dans les affaires de Saheb Fadaie, Mohammadreza Omidi, Youcef Nadarkhani, et Yaser Mosibzadeh de l'Église d'Iran, condamnés en juillet 2018 et qui encourent une peine de 10 ans d'emprisonnement, un verdit est tombé:
«Le fait pour les chrétiens de prétendre que Jésus est Seigneur et que la Bible est leur autorité absolue peut être perçu comme une attaque contre l'islam»
Les réunions de maisons sont interdites
Lorsqu'ils sont arrêtés, les chrétiens sont mis sous pression voire même torturés pour abandonner leur foi et pour cesser de se réunir dans le cadre de leurs activités chrétiennes.
Les églises de maison, principal moyen d'exercer leur culte, sont contrôlées par les services de renseignement iraniens (MOIS), et prises d'assaut par le Corps des Gardiens de la révolution (IRCG), une organisation paramilitaire de la République islamique d'Iran sous les ordres du chef de l'État.
Published by Président asociation "eleutherie"